L’amnésie n’est-elle qu’un trouble de la mémoire ?

A 27 ans, les crises d’épilepsie de H. M. étaient telles qu’on n’eut d’autre choix que de retirer les foyers épileptogènes en réalisant une ablation des hippocampes. En 1953, H. M. devint ainsi le plus célèbre patient victime d’amnésie antérograde. Depuis, la littérature scientifique est riche de plusieurs centaines d’études soulignant l’impact de lésions hippocampiques sur la mémoire tel que la maladie d’Alzheimer. Est-ce que, pour autant, toutes les formes de mémoire sont atteintes ? Peut-on préserver des capacités d’apprentissage lorsque cette structure est touchée ? Si oui, lesquelles ?

Mais les patients amnésiques ne souffrent-ils que de troubles de la mémoire ? D’autres domaines de la cognition sont-ils aussi impactés par les lésions de l’hippocampe ? Dans ce cas, quelles sont réellement les fonctions de cette fameuse structure ? Au travers d’études modernes en neuroimagerie et chez le patient amnésique, nous essayerons d’identifier le mécanisme qui repose sur l’hippocampe, et nous montrerons que les troubles de mémoire engendrés par son dysfonctionnement cachent peut-être quelque chose de plus complexe.