Littérature fantasy, there and back again

Littérature pour adolescent-es attardé-es, piégié-es dans une éternelle enfance, histoires rocambolesques et dragons de pacotille… La fantasy a longtemps eu mauvaise presse dans l’espace français. Importée et traduite tardivement, elle a souffert de critiques variées la taxant de proposer un divertissement facile ou même de véhiculer des valeurs réactionnaires. En explorant des archives de presse, des forums en ligne et des communautés de fans, essayons de comprendre ensemble l’origine de ces critiques et le statut paradoxal de la fantasy aujourd’hui : à la fois célèbre et dévaluée, connue de tous-tes et pourtant dévalorisée dans une critique globale des productions dites « de masse ».

Lorsque l’on souhaite étudier la fantasy, quel est l’intérêt de l’aborder « en féministe » ? Et dans le cadre d’une approche féministe de la littérature, pourquoi s’intéresser à ce genre littéraire ? Qu’on la considère comme destinée aux seuls enfants ou nécessairement conservatrice – et ce notamment en raison de son association à un Moyen Âge fantasmé –, la fantasy est souvent délaissée par les études politiques de la littérature au profit de la science-fiction. À partir de l’exemple devenu incontournable du Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, nous réfléchirons aux possibilités de lecture féministe de ce genre littéraire.